Toute aventure commence par une grande idée… Cependant, le chemin d’un projet de création d’entreprise est souvent semé d’embûches ! Le parcours pour créer son entreprise n’a rien d’infranchissable : il suffit de savoir où vous mettez les pieds, afin de lancer votre projet sous les meilleurs auspices.
Quelles sont les étapes de la création d’une entreprise ?
Comment créer votre entreprise ?
Pour répondre à ces questions, nous avons rassemblé dans cet article toutes les étapes nécessaires pour vous permettre de mener à bien votre projet de création d’entreprise. Le secret pour réussir l’entrepreneuriat : se mettre au travail !
Connaître le marché – Étape 1
Avant de vous lancer dans votre projet de création d’entreprise, il est évidemment nécessaire de connaître le marché dans lequel il s’inscrit.
Réaliser une étude de marché est la première étape, car il est indispensable d’appréhender l’environnement du produit ou du service qui sera fourni au client, que ce soit en B to B ou en B to C. Connaître son environnement est un facteur clé de survie de l’entreprise.
Les informations à réunir :
- Les grandes tendances actuelles et futures du marché
- L’évolution de la demande en quantité et en qualité des clients potentiels, ainsi que leurs moyens financiers
- L’évolution des prix et les raisons de celle-ci
- L’évolution des réseaux de distribution
- L’évolution de la réglementation
Où trouver ces informations ?
- Dans la presse spécialisée
- Auprès des syndicats et organisations professionnelles
- Lors de la visite d’un salon
- Dans les chambres de commerce et d’industrie
- Dans les centres techniques
- Dans les instituts de statistiques
Observer la concurrence – Étape 2
L’observation des entreprises de votre secteur d’activité vous aidera à comprendre leur fonctionnement. Vous devez identifier clairement vos concurrents existants, futurs ou potentiels. Fréquentez les foires et salons professionnels pour collecter des informations et de la documentation, mais aussi pour comprendre comment les autres travaillent, et donc mieux préciser l’avantage concurrentiel que votre projet de création d’entreprise aura sur eux. Ce travail vous permettra de définir la stratégie commerciale adaptée à la réussite de votre projet entrepreneurial.
Les informations à réunir :
- La localisation des différents points de vente
- Les différents modèles d’organisation
- Les modes de production
- Les fournisseurs et les pratiques habituelles dans le domaine des approvisionnements
- Les marques courantes sur les différentes composantes de votre offre
- Les argumentaires commerciaux déclinés par les entreprises du secteur
- Les forces et les faiblesses des concurrents
Où trouver ces informations ?
- Sur Internet
- Sur les fiches professionnelles de l’APCE
- Grâce aux statistiques
- En réalisant une étude terrain
- Sur les salons et foires professionnels
Étudier la clientèle – Étape 3
Le profil de votre clientèle potentielle doit être défini en fonction de critères précis et différenciés, selon qu’il s’agit de particuliers ou d’entreprises.
Les informations à réunir :
Pour les entreprises :
- Les implantations
- Les circuits de décision
- La réglementation en vigueur et les normes de qualité
- La fréquence des impayés
- Le délai de règlement moyen
Pour les particuliers :
- La catégorie socioprofessionnelle
- Les revenus
- Les habitudes de consommation
- Les prescripteurs
Où trouver ces informations ?
Pour les entreprises :
- À la CCI ;
- Au Pôle Emploi ;
- À l’APEC ;
- Dans la base Sirene de l’Insee.
Pour les particuliers :
- Dans certaines mairies, où des études de la population par quartier peuvent être disponibles
- Dans les études de l’Insee
Choisir un statut juridique – Étape 4
Il n’existe pas de statut juridique idéal : il appartient au porteur de projet de choisir le statut juridique adapté à sa situation. Les questions essentielles à se poser :
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Dois-je m’associer ?
S’associer doit relever de la volonté de poursuivre un but commun avec d’autres femmes ou hommes, cette association devant constituer la raison d’être de la future société.
Entreprendre seul permet de prendre seul l’ensemble des décisions, de mener seul son projet entrepreneurial. Il n’y aura également aucun partage des bénéfices.
A contrario, s’associer permet de compléter ses propres compétences ; nous ne sommes pas de superhéros ! Les associés apportent également des fonds mis à la disposition de l’entreprise pour son développement et ses investissements.
Bien s’associer est tout un art. Doit-on s’associer avec des proches ? Des amis ou la famille ?
Quoi qu’il en soit, rédiger un pacte d’associé s’avère recommandé. Il s’agit d’un contrat qui a pour but d’organiser les relations entre les associés et de définir les règles du jeu entre ces derniers ainsi que les conditions de règlement des éventuels litiges ou de la sortie de l’un d’eux.
Donner une identité à votre entreprise – Étape 5
Comme les personnes physiques, toute personne morale – et en particulier les sociétés qui possèdent en tant que tel la personnalité morale – doit avoir un nom dont la fonction est de la désigner.
Trouver un nom ou une marque pour un projet de création d’entreprise, une enseigne commerciale ou un produit représente un travail de recherche et de créativité souvent difficile et qui doit être juridiquement validé quant à sa disponibilité. Il est aussi préférable de vérifier que ce mot n’est pas déjà déposé ou utilisé. Une fois votre nom et votre logotype trouvés, protégez-les en les déposant à l’INPI.
Où trouver ces informations ?
- Sur le site Infogreffe
- Sur Internet
- Sur le site de l’INPI
- Sur les Pages Jaunes
- En ayant recours à un avocat spécialisé ou à un conseiller en propriété intellectuelle
Choisit un logotype
Un logotype est une création graphique qui représente la signification visuelle d’une marque ou d’une entreprise. Il permet de reconnaître une entreprise et de la différencier des autres.
Le logo est l’élément fondateur de l’identité visuelle de votre entreprise, et, bien souvent, la première étape de toute démarche de communication. Il constitue la base de la charte graphique de l’entreprise.
Il se caractérise par le choix de couleurs, d’une typographie et d’un symbole.
Choisir un siège social – Étape 6
Le siège social d’une entreprise ou d’une personne morale est un lieu qui constitue son domicile et détermine son domicile juridique, ainsi que sa nationalité. Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour domicilier votre société.
Dans un local commercial
Grâce à un bail commercial – communément appelé « bail 3-6-9 », le propriétaire garantit au preneur au moins neuf ans de bail. À son issue, celui-ci est renouvelé pour une durée minimum de neuf ans.
Tous les trois ans, le bailleur peut augmenter le loyer par le mécanisme de la « révision » en principe plafonné aux indices Insee du coût de la construction, ou selon l’indice trimestriel des loyers commerciaux, sauf à invoquer des « motifs » de déplafonnement pour amener le loyer à la « valeur locative », c’est-à-dire les loyers qui sont pratiqués dans le quartier considéré.
Au domicile du représentant légal
Dans le cadre d’un projet de création d’entreprise, il est possible de domicilier votre société au domicile du représentant légal de la société, sans limitation de durée, dès lors qu’aucune disposition législative ou contractuelle ne s’y oppose. Si de telles dispositions existent, la domiciliation ne sera autorisée que pour une durée maximale de cinq ans à compter de l’immatriculation de la société au registre du commerce et sans pouvoir dépasser le terme légal, contractuel ou judiciaire de l’occupation des locaux.
Auprès d’une société de domiciliation
Vous pouvez domicilier votre projet de création d’entreprise dans une société spécialisée dans la domiciliation. Il est également possible de domicilier votre entreprise dans un espace de coworking ou un centre d’affaires – à l’image du Domaine des entrepreneurs, qui propose aussi d’autres services, comme la location de bureaux et de salles de réunion, une permanence téléphonique, l’accueil des visiteurs ou encore le secrétariat. En optant pour cette solution, même absent, votre entreprise est toujours représentée. Votre centre d’affaires réceptionne pour vous vos courriers, vos plis recommandés, vos colis, vos clients et vos fournisseurs. Notons également que certaines couveuses et pépinières et certains incubateurs peuvent offrir aux porteurs de projets sélectionnés la domiciliation pendant les premiers mois suivant la création. |
Fixer le montant du capital social – Étape 7
Sans apport, votre projet de création d’entreprise ne peut réellement mener à une société, car cette mise en commun de tous les associés est une condition indispensable à la naissance de votre entreprise. Ces apports, que l’on peut définir comme un contrat par lequel chaque associé apporte un bien ou un droit en échange de droits sociaux (selon l’article 1843-3 du Code civil), vont constituer le capital social.
À la naissance de la société, ce dernier représente un véritable indicateur de la puissance, de la capacité financière de la société. C’est pourquoi son montant doit être précisé dans les statuts ainsi que sur tous les documents administratifs et commerciaux.
Le capital permet de payer les investissements de départ et les frais de l’entreprise, jusqu’à ce que ses rentrées d’argent soient suffisantes pour lui permettre de vivre. D’autre part, le montant du capital peut avoir un effet psychologique sur les clients et fournisseurs. Le capital social est librement fixé par les associés, et le montant minimum est de 1 euro. 20 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment de la constitution, le solde devant être libéré dans les cinq ans.
Construire des tableaux financiers – Étape 8
Ces tableaux doivent permettre de visualiser en quelques minutes la viabilité financière de votre projet de création d’entreprise et sa capacité à dégager des bénéfices.
Traduction chiffrée des objectifs décrits précédemment, les tableaux de bord financiers seront toujours épluchés attentivement par les partenaires que vous solliciterez. Cette analyse quantitative permet de visualiser les grands équilibres de l’entreprise et répond à deux questions cruciales : la société est-elle susceptible de dégager des profits ? De quelle trésorerie va-t-elle disposer ?
- Le plan de financement : ce tableau met en regard les sommes dont vous disposez et l’emploi auquel vous destinez cet argent. Le plan de financement initial est donc un document à deux colonnes, assez simple à réaliser.
- Le point mort : le seuil de rentabilité correspond au niveau de chiffre d’affaires au-dessus duquel l’entreprise sera bénéficiaire. Pour l’évaluer, on distingue généralement les frais fixes (ceux qui ne dépendent pas du niveau d’activité) des frais variables.
- Le plan de trésorerie : vous devez établir, mois par mois, un calendrier des entrées et sorties d’argent de la première année, voire des 18 premiers mois. Les entrées sont comptabilisées en tenant compte de la date d’encaissement ou de décaissement effective, et non pas de celle de facturation. Il faut une bonne connaissance des usages du marché sur lequel vous évoluez pour réussir sa prévision.
- Le compte de résultat : fondamental pour savoir si la future société sera bénéficiaire, le compte de résultat prévisionnel présente les grands postes de charges d’une part, c’est-à-dire les dépenses hors investissement, et de produits d’autre part.
- Les prévisions financières : après l’étude de marché de votre projet de création d’entreprise, il est important de traduire les résultats obtenus en prévisions financières. Pour ce faire, il est nécessaire de travailler dans un premier temps un plan de financement, puis un compte de résultat prévisionnel et, enfin, un plan de trésorerie. L’élaboration de prévisions financières permet de s’assurer de la rentabilité de votre projet de création et d’éviter de naviguer à vue.
- La recherche de financement : vous avez mesuré vos besoins de départ, et votre apport personnel pour couvrir la totalité de vos besoins de financement est insuffisant… Vous allez devoir rechercher des fonds.
Établir un business plan
Un entrepreneur doute rarement des chances de succès de la start-up qu’il rêve de créer. Pourtant, quitte à égratigner ses certitudes, il doit s’astreindre à un travail essentiel : formaliser son idée par écrit, de manière logique et rigoureuse. Cette étape préalable au projet de création d’entreprise se présente sous la forme d’un rapport décrivant dans le détail la réalité économique et financière du projet. Ce business plan va être utile en premier lieu au porteur de projet lui-même, puisqu’il lui permettra de tester différentes hypothèses et l’obligera à s’assurer que son intuition est non seulement géniale, mais aussi viable, tout simplement ! Mais le business plan sert surtout à convaincre. Il est avant tout un outil de communication, un outil destiné à convaincre les financiers que l’on souhaite associer au capital – qu’il s’agisse de banquiers ou d’organismes délivrant des subventions ou organisant des concours –, ainsi que les hommes clés que l’on cherche à recruter. |
Les informations à réunir :
- L’analyse du marché
- L’étude de la concurrence
- L’analyse de la clientèle
- La recherche du nom
- Le choix d’un statut juridique
- Le choix d’un siège social
- La détermination d’un capital social initial
- Les prévisions financières
- Les formalités d’immatriculation
Rechercher des aides – Étape 9
Les différentes aides financières à la création d’entreprise
En fonction de votre activité et de votre implantation, vous pouvez prétendre à certaines aides publiques, multiples. D’autres aides sont également accordées aux porteurs de projet par le biais de concours, comprenant parfois un accompagnement personnalisé dans un incubateur.
Quelles aides disponibles ?
- L’ACRE : aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise
- L’ARCE : aide à la reprise ou à la création d’entreprise
- Le CAPE : contrat d’appui au projet d’entreprise
- Le NACRE : nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise
Où trouver ces informations ?
- Dans votre CCI (chambre de commerce et d’industrie)
- Au Pôle emploi
- À la BPI (Banque Publique d’Investissement)
- Dans votre région
- Sur Internet
Obtenir des financements – Étape 10
- Les associés
- La love money
- Les banques
- Le crowdfunding
Comment financer un projet de création d’entreprise ?
Votre business plan fait apparaître un besoin de financement supérieur aux finances dont vous disposez personnellement.
Dès lors, la question se pose : comment financer votre projet ?
Quatre solutions à panacher :
- L’autofinancement : Vos fonds propres en premier lieu : de combien disposez-vous pour le lancement de votre entreprise ? En second lieu, la collecte de fonds auprès de votre entourage. C’est souvent la première idée : faire appel à vos proches.
S’associer : si vous manquez de disponibilités, trouvez des investisseurs en fonds propres qui prendront des parts dans votre entreprise, afin de vous aider et de réaliser un profit à terme. - Le financement participatif, ou crowdfunding, est un mécanisme de financement qui permet de récolter des fonds en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial, qui fonctionne le plus souvent via Internet.
- Les business angels si votre entreprise recèle un fort potentiel de croissance. Ils sont susceptibles de financer des investissements de 50 000 € à 700 000 €. En général, ils restent minoritaires au capital, et ils participent activement à la vie de l’entreprise et à la prise de décision.
- Les banques et les établissements de crédit. En règle générale, il est admis par les banques que les fonds propres doivent représenter environ 30 % des besoins financiers ; sur dossier, le banquier peut vous proposer de financer le complément. Parce que le banquier est un partenaire sur le long terme, autant le solliciter dès le départ.
Dans tous les cas, vous devrez convaincre vos partenaires de la pertinence de votre projet. Démontrez votre crédibilité par un business plan structuré et crédible. Préparez votre entretien de présentation et n’éludez aucune question piège. En un mot, préparez-vous !
Donner une raison d’être à l’entreprise – Étape 11
Quelle est la raison d’être de votre entreprise ?
La loi PACTE de 2019 introduit la notion de « raison d’être » d’une entreprise. L’entreprise peut désormais se doter, en complément de l’objet social, d’une raison d’être, qui désigne l’ambition d’intérêt général qu’entendent poursuivre les associés fondateurs. L’inscription d’une raison d’être dans les statuts d’une entreprise est facultative.
La rédaction d’une raison d’être n’est donc pas un acte banal, car elle constitue la clé de voûte d’un projet stratégique sur le long terme. Définie avec des mots justes et inspirants, elle est un puissant facteur d’attractivité et de différenciation.
Il s’agit de répondre à un besoin croissant de sens de la part des collaborateurs et des consommateurs, de gagner en motivation, et en cohésion.
L’objectif de définir une raison d’être de son entreprise est donc d’ancrer la stratégie de l’entreprise dans les enjeux sociétaux et environnementaux.
La raison d’être doit :
- être pertinente
- être ambitieuse
- être structurante
- être « impactante ».
Si la rédaction de cette clause statutaire reste facultative, il s’agit cependant d’une démarche engageante, car elle appelle l’entreprise au volontarisme dans l’affichage de ses valeurs, qui devront s’articuler avec l’objet social de la société.
Immatriculer l’entreprise – Étape 12
Votre projet de création d’entreprise est fin prêt ! Vous allez devoir passer à la prochaine étape : les formalités d’immatriculation de votre société.
Les informations à réunir :
- La rédaction des statuts par votre avocat
- L’enregistrement des statuts dans le mois de leur signature
- La publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales
- Le dépôt du dossier complet auprès du CFE, de la CCIP et de la chambre de métiers
- Le dépôt du dossier complet auprès du greffe du tribunal de commerce
Le pense-bête
Commencez également à porter une réelle réflexion sur vos supports de communication et supports commerciaux. Par exemple :
- Les cartes de visite
- Le papier à en-tête
- Le téléphone fixe et portable de la société
- Le site Internet
Pensez aussi à :
- vous faire connaître de La Poste ;
- faire adhérer votre société à une caisse de retraite complémentaire des salariés ;
- assurer votre société et éventuellement ses dirigeants ;
- acheter et faire parapher les livres réglementaires ;
- adhérer à un centre de médecine du travail, si vous avez des salariés.
Les douze étapes d’un projet de création d’entreprise en résumé…
Comme vous l’avez compris, mener à bien un projet de création d’entreprise représente un travail de longue haleine. Avant de vous lancer, imposez-vous un sérieux bilan de compétences. Une jeune entreprise sur deux n’atteint jamais son cinquième anniversaire… Il n’en demeure pas moins que le passage de l’état de salarié, d’étudiant ou de chômeur à celui de créateur d’entreprise constitue un défi. Parmi les questions à vous poser : avez-vous le niveau ? Et aussi : aurez-vous les tripes ? Autrement dit les connaissances requises et le bon profil psychologique ?
Faites-vous accompagner !
Si vous êtes porteur de projet salarié, votre employeur propose peut-être un accompagnement dans le cadre de l’essaimage.
N’hésitez pas à suivre un accompagnement à la création. Ainsi les chambres de commerce proposent des formations à la création d’entreprise. Les porteurs de projet écouteront des experts intervenir dans leur spécialité sur l’ensemble des points clés de la création d’entreprise.
Un accompagnement individuel – un coaching – peut être un investissement judicieux pour donner toutes les chances de réussite rapide à votre projet.
Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à demander de l’aide à nos experts, qui sauront vous conseiller au travers de toutes ces différentes étapes !